Les circuits courts : un lien sociétal à entretenir

Publié le 5 Juil 21

Le 18 juin, à l’occasion des Journées nationales de l’agriculture et de l’AgridemainTour, le MiN (marché d’intérêt national) Nantes Métropole accueillait un débat autour du thème : “quelle agriculture, pour quels territoires ?“. La traçabilité est une demande du consommateur qui prend de l’ampleur depuis des années et qui s’est démocratisée avec la crise de la Covid-19. Pour autant, cette transparence doit s’accompagner de pédagogie afin de faire prendre conscience aux consommateurs que les produits de qualité doivent être rémunérés au juste prix.

Pour François Guyot, de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, la communication a été rompue entre le milieu agricole et le reste de la population. Ce faisant, un fossé s’est créé et la méconnaissance s’est exacerbée. Ainsi le “lien sociétal est aujourd’hui la clef d’une bonne compréhension de cette agriculture mal perçue“. Il est donc nécessaire d’apporter la connaissance afin de “pallier l’inquiétude grandissante des consommateurs face à la multitude de normes qui apparaissent” et qu’ils ne savent pas interpréter.

C’est pourquoi Georges Allais, président de la FFQPL (Fédération des filières de qualité Pays-de-la-Loire) prône la création d’une “boîte à outils” afin d’apporter “une base mais aussi une hiérarchisation des produits par le biais de la qualité, de l’origine et des valeurs“. Selon lui ce système est déjà préexistant dans les signes officiels de qualité, puisque ces derniers doivent être en mesure de fournir toutes les informations concernant la provenance et les méthodes de production.

Tous les acteurs du secteur et les institutions ont un rôle à jouer dans la diffusion objective de l’information, selon Catherine Quérard, présidente du GNI (Groupement national des indépendants) Grand Ouest. Cette transversalité et cette conscience collective permettront d’apporter “plus de sens au métiers de l’alimentation qui sont des métiers de passion“. 

De plus, comme le précise Julie Larnoes, présidente du MiN Nantes Métropole, tous les citoyens font partie d’un écosystème au sein duquel tous les acteurs sont en interconnexion. C’est pourquoi les marchés de gros locaux, les marchés de producteur, les restaurateur sont essentiel car ils permettent de faire le lien et sont un lieu de rencontre et de partage facilitant la reprise de la communication. C’est dans cette continuité que les circuits courts montrent toute leur pertinence. Ils sont “l’occasion de faire la liaison entre l’urbain, le rural et le maintien des paysages“, ils permettent de conserver les spécificités territoriales, que ce soit au niveau des paysages ou des produits. C’est un bon outil dans la lutte contre l’uniformisation des races d’élevage, des cultures et des méthodes de production. 

Par ailleurs précise Matthieu Cosson, producteur de houblon bio au Champ du Houblon, “travailler en circuit court est un bon moyen d’apporter la qualité tout en restant proche des transformateurs et du consommateur” mais cela n’entraîne pas une reconnaissance automatique. “La communication doit donc être permanente afin de pallier les stéréotypes” et d’attester de l’évolution des techniques de production qui sont de plus en plus connectées et permettent d’adopter une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Soulignant toute la pertinence et l’intérêt des circuits courts, Guillaume Lefort, président d’#agridemain, rappelle que toutefois qu’ils ne permettent pas d’avoir accès à toute la diversité des productions et qu’il est donc important de rester ouvert aux marchés extérieurs afin de découvrir de nouvelles saveurs et de nouveaux produits.

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