Un produit de laboratoire n’a pas sa place dans nos cuisines

Publié le 22 Déc 20


La viande de synthèse semble prendre son envol avec sa commercialisation récente à Singapour. Et pourquoi pas bientôt en France ? Deux membres de l’association Euro-Toques France (Frédéric Leroy, propriétaire du restaurant Le Pétrin et Grégoire Maille, formateur Expert et Cuisine de la société Restau’co) nous livrent leurs points de vue.

Grégoire Maille est formateur à l’interprofession de la restauration collection en gestion directe et Frédéric Leroy est Chef cuisinier dans un restaurant à Montagnat dans l’Ain.

La viande artificielle ne constituerait-elle pas une opportunité pour inventer de nouvelles recettes ?

Absolument pas. En termes de créativité culinaire, nous ne sommes en rien sur une nouvelle recette, ni une nouvelle texture et encore moins sur un nouveau goût. Ça reste un produit de laboratoire.

Où en est votre pétition sur la viande de laboratoire ?

La pétition a été lancée officiellement le 21 septembre 2020. Elle est actuellement diffusée dans les différents pays d’Europe affiliés à Euro-Toques dans leur langues respectives.
Par ailleurs un courrier officiel a été remis à Madame Ursula van der Leyen, Présidente de la Commission européenne et à Monsieur David Sassoli, Président du Parlement européen. Il sera également transmis à l’ensemble des Députés des pays signataires.

En vous opposant à cette évolution, n’avez-vous pas peur de paraître trop conservateurs face à la modernité ?

Développer de la viande artificielle pour des raisons médicales ou pour la recherche, on ne peut pas s’y opposer.
Par contre ce n’est pas la viande que l’on souhaite manger car, malheureusement si cette viande issue de cellule souche arrive dans nos assiettes, ça sera la fin de notre modèle agricole et des élevages.
Peut-être faut-il réfléchir et manger moins de viande mais de meilleure qualité avec des animaux qui ont été élevés au pré, nourris au foin. Il faut préserver un écosystème paysager et valoriser un modèle d’élevage fait de petites exploitations qui favorise le bien-être animal, la montée en gamme, le respect des savoir-faire, la maturation de la viande, l’art de la découpe… tout en refusant la « viande » issue de cellules souches.

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