Accueil des migrant.es en agriculture

Publié le 17 Déc 20


Ce 18 décembre est la Journée internationale des migrants. Faisant face à un manque de main-d’œuvre pour les travaux saisonniers, l’agriculture peut se montrer intéressée pour accueillir des migrants sur les exploitations.

Durant la crise sanitaire, il a été fait appel à la main-d’œuvre des migrants pour réaliser des travaux agricoles. Ainsi par exemple, la préfecture de Seine-et-Marne a encouragé une soixantaine de demandeurs d’asile de travailler dans les exploitations maraîchères. Des structures associatives ont également œuvré aux rapprochements des réfugiés avec le monde agricole. C’est le cas notamment d’Ovale citoyen, une association citoyenne d’insertion par le sport, qui a permis, dans le cadre de son opération “Drop dans les Champs”, à de jeunes réfugiés afghans de trouver un emploi agricole (travaux en vert dans les vignes, castration du maïs…), en collaboration avec les organisations économiques et syndicales agricoles de Nouvelle-Aquitaine.

Vergers du Monde a construit un programme d’ateliers pour les mineurs exilés afin de leur permettre de partir à la rencontre de l’agriculture française.

Mais en dehors de l’urgence de la crise sanitaire, d’autres initiatives se créent pour établir des liens entre les migrants et le monde agricole. Ainsi, l’association Les Vergers du Monde travaille à valoriser les savoir-faire agricoles d’ici et d’ailleurs à travers l’échange, la formation et l’insertion dans le monde agricole. C’est ainsi qu’elle monte actuellement un projet, en relation avec la Croix-Rouge, visant à construire un dispositif d’inclusion pour les migrants agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Île-de-France et également à développer l’orientation professionnelle des mineurs exilés vers les métiers de la terre. En 2021, Les Vergers du Monde organiseront des rencontres entre agriculteurs français et migrants pour favoriser les échanges de pratiques (cultures en climat aride, gestion de l’eau, enjeux de préservation de la biodiversité) mais également des rencontres entre jeunes de lycées agricoles et mineurs exilés. Enfin, une action sera conduite avec l’Institut d’étude du développement économique et social (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) autour des enjeux de transmission dans le monde agricole. Toutes ces actions ont pour vocation à faire perdurer les savoir-faire d’ici et d’ailleurs, menacés par l’exil, les évolutions sociales et démographiques, ou encore les changements climatiques.

Pour Yvon Sarraute, “cela fait partie des devoirs de l’agriculture d’embaucher des migrants pour leur permettre de mieux s’insérer car il y a dans l’agriculture tous les métiers”
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