Les céréaliers s’adaptent avec énergie

Publié le 7 Déc 20
© Claudia Huard – L’Aurore Paysanne

Le métier de céréalier est loin d’être figé, les agriculteurs diversifient leur activité et adaptent leurs pratiques agricoles aux préoccupations sociétales. Ainsi, nombreux sont les céréaliers développant de l’énergie verte, grâce par exemple à la méthanisation.

« Créer une nouvelle activité nous permet de sortir de la routine mais surtout de trouver des sources de revenus complémentaires, d’autant plus cette année avec des récoltes catastrophiques », explique Vincent Guérin, céréalier à Villers-les-Ormes, dans l’Indre. Depuis juillet 2019, il produit de l’énergie verte à partir de végétaux grâce à la méthanisation.

Pour Vincent Guérin, l’activité de méthanisation a été un projet mûrement réfléchi : « cinq ans ont été nécessaires pour faire aboutir cette nouvelle activité ». Ce temps a notamment permis de choisir entre la cogénération (production d’électricité et de chaleur à partir du biogaz produit) et l’injection directe (production de biométhane, injecté dans le réseau GRDF). « Compte tenu du fait que nous n’avions pas la possibilité de valoriser la chaleur, nous nous sommes orientés rapidement vers l’injection : le biogaz est produit dans des cuves hermétiques, chauffées à 42 °C. Ce biogaz est ensuite épuré des éléments indésirables (CO2, H2S, composés volatils…) et le biométhane restant, pur à 96,5 %, est réinjecté dans le réseau gaz classique », ajoute Vincent Guérin.

Des cultures intermédiaires, pour protéger le sol et alimenter le méthaniseur

« Nous alimentons le méthaniseur avec des céréales intermédiaires à vocation énergétique, qui sont implantées par exemple entre une orge d’hiver et un blé, puis récoltées avant la maturité du grain. Ayant peu de besoin en engrais, ces cultures intermédiaires s’intercalent entre deux cultures à vocation alimentaire et ont le mérite de ne pas laisser le sol nu », détaille Vincent Guérin. Chaque année, ce sont 18 000 tonnes de matière qui sont introduits dans le méthaniseur.

Un projet de territoire, une collaboration entre agriculteurs

« Si un agriculteur nous fournit des matières méthanisables, comme du fumier, nous lui donnons en échange les matières qui restent après le processus de méthanisation et qui sert d’engrais naturel pour les champs », souligne Vincent Guérin.

Ainsi, Vincent Guérin produit en biométhane l’équivalent de la consommation d’environ 6 000 habitants, qui est réinjecté dans le réseau GRDF de l’agglomération de Châteauroux.

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