Les marais salants, un puits de ressources

Publié le 12 Juil 23
Un BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) option saliculture permet d’acquérir les bases du métier de paludier.

Principalement situés sur les côtes atlantique et méditerranéenne, les marais salants français sont à la fois des enjeux touristiques, économiques, environnementaux et culturels. Une production méconnue et pourtant au cœur des problématiques actuelles. 

Une fois l’eau de mer infiltrée dans les marais salants, celle-ci traverse un savant parcours d’œillets où, au gré du vent et du soleil, l’eau s’évapore et se forment sur les fonds argileux les cristaux de gros sel qui seront récoltés et séchés pendant 2 ans. A sa surface, la délicate fleur de sel se cueille tous les matins et, après une journée de séchage, est prête à être commercialisée. Telle est la routine chorégraphiée que l’on observe dans les marais salants de méditerranée et de la façade atlantique qui permettent de produire quelque 1 330 tonnes de sel par an* et générer plus de 600 emplois directs. Être paludier (ou “saunier” pour ceux situés au Sud de la Loire), c’est disposer d’un réel savoir-faire et participer à faire perdurer des connaissances ancestrales et traditionnelles. Subtil mélange de savoir-faire, d’assimilation de techniques héritées des anciens, d’observation du milieu et des conditions météorologiques, de force et de patience : il est indéniable qu’être paludier est tout un art.

Notamment, un art de faire vivre son territoire : bien plus que de simples sites de production, les marais salants sont également des attractions touristiques majeures (170 000 visiteurs en 2022 des Salins d’Aigues-Mortes, 25 000 visiteurs de l’écomusée du Marais Salant à Loix-en-Ré**) qui façonnent les paysages et donnent tout leur caractère aux territoires côtiers. 

Plus méconnu, l’aspect environnemental des marais-salants n’est néanmoins pas négligeable. Les marais salants, et plus particulièrement ceux situés sur les grands couloirs de migrations, font office de lieu d’étape, de nidification ou d’hivernage pour certains oiseaux : flamants roses, avocettes, sternes… Les marais salants sont très favorables à un petit nombre d’espèces d’invertébrés, notamment les hydrobies et les artemias, ces phytoplanctons roses qui donnent leur couleur aux flamants. Non seulement les phytoplanctons sont la base de la chaîne alimentaire et nécessaire à la survie de nombreuses espèces, ils produisent également plus de la moitié de l’oxygène sur Terre grâce à la photosynthèse. Grâce à leur écosystème, les marais salants sont donc de réels puits de carbone qui séquestrent et stockent des quantités de carbone très importantes à l’échelle mondiale : le “carbone bleu”.

On estime aujourd’hui que ces puits de carbone pourraient stocker près de dix milliards de tonnes de CO2 par an dans le monde. Même si le rôle crucial des marais dans la lutte contre le réchauffement climatique est avéré, on ne mesure pas encore toute son étendue.

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* source : Société géologique de France
** source : Observatoire 2023 de la visite d’entreprise, Entreprise et Découverte

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