La betterave sucrière : une plante étonnante aux multiples ressources

Publié le 3 Déc 18

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La betterave sucrière se caractérise par sa racine conique et charnue, sa chair blanche et son collet plat. Les feuilles réparties en bouquet foliaire, plus ou moins développé selon la variété, constituent le laboratoire dans lequel se forme le sucre grâce à la photosynthèse. La racine constitue le réservoir : entre 15 et 21 % de sucre y est stocké.
Contrairement à la canne, elle n’a aucune attirance pour les tropiques. Elle préfère les climats tempérés, assez humides d’avril à septembre avec des périodes sèches et ensoleillées juste avant la récolte. La délicatesse et la fragilité de la plante au début de sa vie conduisent les planteurs à lui réserver les bonnes terres, riches et profondes. En France, 90 % des terres plantées en betterave sont au nord de la Loire.

Une usine à sucre

Chez la betterave, le processus de fabrication du sucre a lieu pendant sa première année de vie. Il est stocké dans la racine qui est presque complètement enfouie dans le sol et mesure de 15 à 35 cm de long. La betterave est alors récoltée car si on la laissait poursuivre son cycle végétatif, elle entrerait en phase reproductive et utiliserait, l’année suivante, tout le sucre afin de fabriquer des graines.
Une culture en trois temps
Si la culture de la betterave occupe le sol huit mois de l’année, l’agriculteur, lui, soigne sa terre 12 mois sur 12. Cette culture rentre dans un processus qui prend en compte la préservation de la terre, de l’air et de l’eau. En hiver, le planteur de betteraves fait des analyses de terre pour mesurer la quantité d’azote présente dans le sol. Au printemps, les terres sont ensemencées. A l’automne, c’est la récolte.

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La récolte

En France, la récolte commence en septembre et jusqu’en décembre/ début janvier tout au plus. Principale préoccupation du planteur : livrer aux usines une betterave de qualité avec le moins de terre possible. L’arrachage se fait mécaniquement. Une même machine permet d’effectuer ce travail : elle comporte à l’avant une effeuilleuse, et à l’arrière une arracheuse. Avant le transport, les déterreuses assurent le nettoyage des betteraves. Le transport n’est pas une mince affaire car il faut faire vite : les betteraves arrachées perdent très vite de leur teneur en sucre. Pendant les deux ou trois mois de récolte, les sucreries travaillent jour et nuit.

Une agriculture performante

Selon la qualité du semis, du sol, des engrais, des soins, et du climat, les rendements varient entre 50 et 90 tonnes de racines à l’hectare. Lors de la campagne 2017-2018, le rendement français moyen s’est élevé à 95,5 tonnes de betteraves à l’hectare : des résultats qui placent l’Hexagone parmi les leaders mondiaux en termes de productivité.
Les recherches génétiques, la sélection des semences, la lutte contre les maladies et les parasites, la mécanisation des différents travaux de culture et de récolte ont permis à cette culture de réaliser d’importants progrès. Pour mémoire, en 1960 et 1980, les rendements s’élevaient respectivement à 48 et 51 tonnes de betteraves à l’hectare !

Il existe 26.000 agriculteurs qui cultivent la betterave dans 29 départements français. Une fois récoltée, la betterave est transportée jusqu’aux 25 sucreries françaises où l’on en extrait le sucre ou jusqu’à la distillerie pour faire de l’alcool de betteraves (parfum, pharmacie, alcool) et du bioéthanol (carburant).

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