La culture de l’énergie

Publié le 29 Juin 22


La production d’énergie photovoltaïque peut séduire le monde agricole. Son développement dans les exploitations agricoles pourrait contribuer à l’atteinte de l’objectif de 40 % d’énergies renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2030 en France. Pour autant, des conditions doivent être réunies pour que ce développement puisse s’envisager et être accepté par tous.

L’Acta, l’Association de coordination technique agricole, s’interrogeait dernièrement pour savoir si l’agrivoltaïsme constituait une utopie ou une opportunité pour l’agriculture. Pour l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, “le développement sur les sols agricoles pose un double enjeu de recherche d’espace et de préservation des terres agricoles. L’agrivoltaïsme doit se distinguer par les services apportés en réponse à une problématique agricole et par la synergie qu’il présente entre production agricole principale et production photovoltaïque secondaire“.

La part du secteur agricole dans la production d’énergie renouvelable en France est déjà de 20 %, toute forme confondue. “Les projets photovoltaïques sur les terrains agricoles sont en plein essor mais il est important de prendre en compte leurs impacts sur les activités agricoles pour les ancrer dans une dynamique territoriale vertueuse” rappelle l’Acta. Une synergie doit être trouvée entre production agricole et production d’énergie sur une même surface agricole. “L’installation photovoltaïque doit apporter un service en réponse à une problématique agricole et doit être réversible“.

L’agrivoltaïsme ne se résume donc pas seulement à disposer des panneaux sur des terres agricoles. L’installation agrivoltaïque doit également apporter directement un ou plusieurs services (adaptation au changement climatique, amélioration du bien-être animal, protection des plantes et des animaux…) sans pour cela pénaliser la production agricole, tant en qualité qu’en quantité.

La production d’énergie ne peut se faire au détriment de l’agriculture et ne doit pas neutraliser de grandes surfaces de production. La recherche (l’Acta et les instituts techniques agricoles ainsi que l’Inrae) poursuit les études en ce sens pour les différentes productions concernées et les techniques expérimentées.

Pareillement, le groupe coopératif InVivo et Totalenergies ont mis en place récemment un site expérimental d’agrivoltaïsme en grandes cultures dans l’Essonne. Selon InVivo, il s’agit d’évaluer la compatibilité entre la fonction nourricière de l’agriculture (sur une parcelle de culture de blé, lin, pois et luzerne) et la production d’énergie, tout en mettant en avant les co-bénéfices possibles sur la biodiversité ou la fertilité des sols par exemple.

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