La patate, la vraie

Publié le 3 Fév 21


La patate douce se cultive de plus en plus en France métropolitaine. N’allez pas la confondre avec la pomme de terre, vulgairement appelée patate. La patate douce, elle, n’a rien de vulgaire, bien au contraire.

Si l’aspect et le nom les rapprochent, pomme de terre et patate douce ne sont pas de la même famille : la première est une Solanacée quand la seconde appartient à la famille des Convolvulacées (comme le liseron).

La patate douce connaît un engouement de la part des consommateurs : sa connotation exotique et ses valeurs nutritives séduisent. Face à cette forte demande, les importations (en provenance essentiellement d’Espagne et des États-Unis) ont bondi ces dernières années pour dépasser les 40 000 tonnes/an.

Les agriculteurs s’intéressent donc à cette production, d’autant que l’amélioration variétale de ce tubercule tropical permet aujourd’hui de le cultiver dans le Sud et l’Ouest de la France. En 2017, on estimait la superficie consacrée à cette culture à 200 hectares en France métropolitaine, pour une production d’environ 3 000 tonnes.

On ne plante pas des tubercules comme pour la pomme de terre, mais des boutures de tiges. Beauregard, Orléans, Georgia Jet, Evangeline et Bonita constituent les principales variétés cultivées. Plantée au mois de mai, la patate douce est récoltée fin août, début septembre. Sa culture montre l’avantage d’être peu exigeante en fertilisants, peu sensible aux maladies et ravageurs et relativement facile à cultiver, ses lianes recouvrant rapidement le sol. La patate douce est toutefois une plante ayant besoin de beaucoup d’eau et d’un sol chaud.

La production française de patate ne se limite pas à la seule métropole. Bien évidemment, l’outre-mer constitue également un lieu de production traditionnel. La patate douce occupe ainsi quelque 570 hectares dans les départements d’outre-mer (soit 0,4 % de la superficie agricole), principalement en Guyane (222 ha), en Guadeloupe (131 ha) et en Martinique (125 ha).

La production française de patate douce, métropole et outre-mer réunis, reste anecdotique à l’échelle mondiale (106 millions de tonnes par an, dont les deux tiers produits en Chine). La patate douce est en effet la septième culture alimentaire la plus importante au monde, après le blé, le riz, le maïs, la pomme de terre, l’orge et le manioc.


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