La filière du foie gras reprend espoir

Publié le 25 Oct 23

Avec la récente mise en place d’une vaccination sécurisée contre l’influenza aviaire, la filière foie gras aborde l’avenir avec optimisme.

Tous les maillons de la chaîne de production de foie gras ont été touchés en France par une épizootie aviaire ininterrompue qui a duré de 2020 jusqu’au printemps 2023. Et ceci dans toutes les grandes régions de production (Sud Ouest, Pays-de-la-Loire et Périgord). Les différentes crises d’influenza aviaire ont entraîné l’abattage des élevages concernés et préventivement les abattages alentours. Ainsi, en 2022, 80 % des reproducteurs ont dû être abattus.

Mais c’est dans un esprit d’espoir et d’optimisme que nous envisageons les prochains mois” souligne Eric Dumas, président du Cifog, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras. “La mise en place de la vaccination, nous permet d’aborder une fin d’année de façon plus sereine. Et soyons rassurés, il y aura bien du foie gras pour les fêtes de fin d’année !

Vaccination : la France aux avant-postes de la lutte contre le virus dans le monde

Le 2 octobre 2023 a commencé la vaccination en France des canards contre l’influenza aviaire. Cette première mondiale est complémentaire aux mesures de biosécurité comprenant un plan de surveillance exigeant. Quelque 64 millions de canards (filière chair et foie gras) sont concernés par cette vaccination. Si la France est le premier pays à mettre en place cette vaccination, elle souhaite parallèlement maintenir ses exportations. Pour cela, afin d’assoir l’acceptabilité de la vaccination, un suivi drastique de surveillance des animaux est réalisé. La vaccination n’empêchera pas l’existence de foyers d’influenza aviaire, mais elle permettra de maîtriser sa propagation et d’éviter des abattages préventifs massifs.

Emblème de la gastronomie française, le foie gras est exporté dans près de 80 pays. Affichant une totale transparence sur la vaccination, en réalisant un plan de surveillance draconien et une traçabilité des animaux, la filière française espère pouvoir rassurer et maintenir ses exportations. Pour l’instant, seul le Japon (principal pays d’exportation du foie gras français hors Union européenne), maintient le blocus sur l’importation de volailles vaccinées.

La production de foie gras reprend des couleurs en 2023

Après un recul historique en 2022 de la production de 35 % par rapport à l’année précédente, les estimations pour 2023 sont beaucoup plus optimistes avec une augmentation de la production de l’ordre de 20 % par rapport à 2022. Malgré des stocks très faibles, cette progression de la production permettra de proposer une offre de foie gras en fin d’année comparable à celle de fin d’année 2022.

Malgré la reprise, la production de foie gras reste en-deçà de son niveau d’il y a 10 ans (source : CIFOG)

Le foie gras sera présent sur les tables de fin d’année

D’après l’étude de FranceAgriMer, le foie gras est ancré solidement dans les habitudes et les traditions de fin d’année des consommateurs français. Il est considéré comme un produit d’exception associé à des moments de qualité. “Bien que l’image positive du foie gras reste pérenne avec une forte association au patrimoine gastronomique français, la consommation a baissé depuis 2020, d’une part en raison d’une moindre abondance de l’offre due aux épisodes d’influenza aviaire, mais surtout du fait de l’inflation qui a circonscrit la consommation de ce produit à des contextes d’exception. La considération pour le prix s’est accrue et les achats se sont recentrés sur des moments traditionnels de consommation tels que Noël“.

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Pour aller plus loin : le foie gras, une production emblématique dans les Landes

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