L’adieu aux vaches

Publié le 5 Mar 23

Patrick de Meerleer revient sur les terres bourbonnaises où il a grandi et participé aux travaux à la ferme avec son père. Un monde paysan des années 60, qui a depuis connu de nombreux bouleversements.

Le nom de l’auteur ramène à l’immigration belge, qui fut l’une des plus ancienne et importante en France. Ses grands-parents paternels, immigrés flamands venus en France au début du 20e siècle, s’installèrent dans le Bourbonnais comme métayers agricoles. Évoquant sa famille et retraçant son enfance, Patrick de Meerler retranscrit ses souvenirs “sans fioriture, sans en rajouter, sans foisonnement, sans lyrisme“.

L’amour du pays transparaît tout au long du récit autobiographique, traduisant régulièrement des termes de patois local, comme le terme des bouhoumes. Dans le Bourbonnais, on appelle les paysans ainsi. “C’est devenu un peu péjoratif, tout comme paysans d’ailleurs. Pourtant l’étymologie est plutôt sympathique : homme bon, bonhomme“.

L’auteur souligne l’évolution qu’a connu le monde rural. Le monde d’hier où le monde rural est “un autre pays“, dans lequel “on ne porte pas les mêmes vêtements, on ne parle la même langue“.

Les fermes aussi ont changé. Les progrès agricoles ont apporté plus d’aisance au travail. L’esthétisme des fermes ne s’en trouve pas pour autant amélioré. Patrick de Meerler est aujourd’hui “scandalisé par l’absence totale de propreté de la majorité des cours de fermes. Plus la ferme est isolée, plus c’est criant“. Mais l’auteur n’est pas de ceux qui estiment à tout point de vue que c’était mieux avant. Comme pour l’alimentation réputée par certains bien meilleure hier, avec pourtant une “nourriture sans doute pas si bio que d’aucuns le prétendent (les pesticides aujourd’hui interdits entraient alors dans la pratique du jardinage“.

Soucieux de transmettre la réalité et le quotidien de la vie bourbonnaise cinquante ans plus tôt, Patrick de Meereler, dans “L’adieu aux vaches” (éd. Complicités, 2020) ne tombe pas dans la nostalgie mais nous fait toucher du doigt les profonds bouleversements qu’a traversé le monde rural.

X