Le coup de cœur comtois

Publié le 16 Mar 21

Anaïs Monney n’avait jamais touché de vaches et de tracteurs avant sa deuxième année de BTS. Aujourd’hui, elle élève 45 vaches allaitantes, 200 brebis dont 120 de race Shropshire, 60 chevaux comtois et de loisirs. C’est sa passion pour l’équitation qui l’a menée vers le milieu agricole.

En deuxième année de BTS, Anaïs travaille sur une exploitation de vaches laitières, qui élève également des chevaux comtois, et elle se passionne pour l’animal. Après 10 ans à travailler en remplacement, puis sur la ferme où elle avait fait son stage, elle reprend, en janvier 2016, une exploitation de bovins et moutons à Arbecey (70). Elle rencontre ensuite son conjoint Alexandre. Lorsqu’il reprend la ferme céréalière familiale, ils fusionnent les deux exploitations, et aujourd’hui, le GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun) des Potheys, constitue l’un des plus gros cheptels d’élevage de chevaux comtois de Haute-Saône.

Originaire de Franche-Comté, le comtois est un cheval de trait réputé pour sa force physique. Autrefois présent sur les champs de batailles, comme cheval d’artillerie, le comtois a pris sa retraite et est devenu une espèce menacée de disparition. Il aide toujours des agriculteurs pour les travaux des champs, puisqu’il est apprécié par les viticulteurs qui travaillent en biodynamie, comme c’est le cas par exemple, au château de Pommard en Côte d’Or. Mais il est aussi parfois présent dans les villes, puisqu’il participe à la collecte des déchets ou de sapins dans la ville de Besançon ; et pour les loisirs avec les fameuses balades en calèche.

Une production en vente directe et locale

Anaïs a à cœur de travailler sur des projets collectifs, elle privilégie l’entraide entre agriculteurs et est très active dans le réseau des jeunes agriculteurs de Haute-Saône. Très implantée dans le tissu économique local, elle est associée du magasin esprit paysan à Vesoul, l’un des premiers magasins de producteurs à voir le jour en Haute-Saône, dans lequel elle vend la moitié de sa production d’agneau. Le reste de la production approvisionne une boucherie locale.

Des moutons au service de l’environnement

Ses moutons Shropshire, Anaïs et Alexandre les ont choisis car c’est l’une des races les mieux adaptées à l’éco-pâturage, dans les vergers et les plantations. Depuis 5 ans, elle met à disposition son troupeau à Jean-Louis et Michel Kimerlin, qui cultivent 40 hectares de sapins, puis à l’entreprise allemande Friedrich Wassmer. Les moutons cohabitent avec les sapins de Noël, de mars à novembre, permettant ainsi de supprimer l’utilisation de désherbants et de faire fuir les ravageurs comme les souris.

Anaïs travaille également à la mise en place d’un projet de pâturage solaire sur la ferme. Les moutons cohabitent alors avec des panneaux photovoltaïques, et permettent d’entretenir les terres en se nourrissant des mauvaises herbes qui perturbent le fonctionnement des panneaux solaires. Le dispositif bénéficie également aux brebis qui peuvent s’abriter du soleil l’été. Un projet qui permet de valoriser les terres agricoles pour la production d’énergie, et permettrait à l’agricultrice de bénéficier d’un revenu supplémentaire.

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