Les secrets de Léo

Publié le 2 Mai 23

Avec “Les secrets de Léo” (312 pages, Ed. du Lundi, 16 €, avril 2023), Guy Boisberranger nous entraîne dans l’univers agricole et nous embarque dans un récit plein de péripéties et de rebondissements. Rencontre avec l’auteur.

Pour votre dernier thriller, comment vous est venue l’idée de choisir le monde agricole comme décor ?

Guy Boisberranger : Il s’agit en fait de mon troisième thriller, et, comme les deux premiers, il se déroule dans un univers qui me tient à cœur. L’intrigue du premier, L’affaire Nayox, se tramait dans une entreprise victime de la financiarisation de l’économie. Le second, Jef, ombre et lumière, se déroulait chez les laissés-pour-compte de la société. Mon nouveau roman, Les secrets de Léo, se situe dans nos campagnes, chez des agriculteurs.

Comme la majorité de nos concitoyens, j’ai pour le monde agricole un attachement irraisonné. Le mien vient de mon enfance, des grands moments de bonheur que furent les virées dans les fermes de la Mayenne avec mon père, à la rencontre passionnante de cette humanité qui s’attache à cultiver notre territoire et à nous nourrir. Ce sont probablement ces premiers souvenirs qui m’ont rendu si sensible à la dégradation de leur situation. De moins en moins nombreux, de moins en moins influents, ils sont devenus l’enjeu de batailles économiques et idéologiques. D’hommes libres et fiers, certains veulent en faire de simples exécutants.

Que connaissiez-vous de l’agriculture ?

G.B. : Pas grand-chose ! Toute ma vie professionnelle s’est déroulée dans les métropoles urbaines. De l’agriculture, j’ai surtout profité de ce qu’elle mettait de très bon dans mon assiette. De connaissance proprement dite, en plus de quelques cours suivis pendant mon cursus universitaire, je lis ce que la grande presse en rapporte. Ce sont généralement des nouvelles inquiétantes. Difficultés économiques, appauvrissement, liquidations, dégradations, batailles rangées, divisions, destructions. De quoi désespérer.

Heureusement, les agriculteurs agissent pour faire connaître le beau de leur métier, au travers de salons, dont le plus prestigieux à Paris, de visites de leurs exploitations, d’expositions diverses. Et, cerise sur le gâteau, ils ont investi brillamment les réseaux sociaux, notamment Twitter où ils sont nombreux à présenter leurs activités dans d’excellentes vidéos. Internet est une source très riche que j’ai utilisée pour m’initier aux techniques agricoles.

Mais cela ne suffisait pas pour camper mes personnages dans un décor naturel. J’ai pu être mis en contact avec des agriculteurs qui ont bien voulu passer des heures au téléphone – on était en plein Covid – à me raconter leur métier. J’ai eu l’occasion, une fois les restrictions du Covid levées, séjourner dans une exploitation normande, y découvrir leurs conditions de vie et de travail, mesurer l’immensité de la tâche.

Votre « thriller paysan » porte la dédicace « A tous les Agriculteurs. Admiration ». Est-ce le sentiment que vous souhaiteriez partager avec vos lecteurs ?

G.B. : Oui, absolument. Les agriculteurs font d’énormes efforts pour se faire reconnaître. Je ne me sens aucune compétence et aucun droit à leur faire la leçon. J’ai totalement confiance en leur sagesse séculaire et en leur générosité. Considérons-les, faisons leur confiance, ils savent.

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