L’alimentation, une denrée rare
Les vols de fruits et légumes se multiplient dans les champs et les vergers, conséquence directe de l’augmentation de la pauvreté en France.
Olivier De Schutter, Rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, juge que “l’appauvrissement en Europe est le plus visible sur le front de l’alimentation“.
“Dans les dépenses des ménages se trouvent des postes « incompressibles » comme le loyer, le transport, l’énergie pour se chauffer, les soins de santé, etc, ainsi que des dépenses « compressibles » comme l’alimentation. À mesure que les dépenses contraintes augmentent, les ménages jouent sur les dépenses non contraintes, à commencer par la nourriture.
En conséquence, les gens adoptent des régimes alimentaires moins diversifiés, moins sains, avec des impacts en termes de nutrition très problématiques, notamment pour les enfants. Toutes les maladies non transmissibles liées à la « malbouffe », comme les diabètes de type B, les cancers gastro-intestinaux et les pathologies liées à l’obésité, pénalisent spécialement les ménages les moins favorisés et où le niveau d’éducation des parents est le plus faible. Il s’agit d’une injustice sociale mesurable et mesurée“.
Tous les produits alimentaires sont touchés par cette diminution du pouvoir d’achat des consommateurs. C’est notamment le cas pour les produits issus de l’agriculture biologique pour lesquels les consommateurs expriment une réticence à acheter plus cher. Selon Chambres d’agriculture France, “le public cible de consommateurs issus de l’AB s’était élargi durant plusieurs années, allant de la classe moyenne supérieure aux groupes sociaux plus modestes. Si le taux de pénétration du bio dans la consommation des ménages s’affaisse c’est parce que ces catégories sociales modestes sont davantage exposées à l’inflation et à la stagnation de leur pouvoir d’achat.”